C’est sous une chaleur étouffante au Hoxton Hotel, Paris, 2e arrondissement que nous avons donné rendez-vous à Kassim Lassissi, le jeune créateur derrière la marque Alledjö Studio, une marque Made in Africa.
Propos recueillis par Flavio Semedo Cabral
Son approche non conventionnel de la mode qui prône une mode « universelle » et « inclusive » a attiré toute notre attention. Bien plus que des vêtements, c’est toute une philosophie qui se présente sur les portants d’Allëdjo.
Lors du lancement du premier pop-up store de la marque, l’équipe du FASTE a eu l’occasion de se rendre à la boutique éphémère Rue de Miromesnil dans le 8e arrondissement.
C’est dans une atmosphère « néocolonial » dans un décor à la fois chic et épuré que nous sont présentées les collections.
Toutes les collections retracent les voyages du créateur. Elles sont riches en imprimés et couleurs. Nous avons eu un coup de foudre pour tous les modèles en soie imprimé : d’une douceur et légèreté sans commune mesure.
Lumière sur la jeune marque
14h30 : c’est un jeune homme à la carrure sportive et élancé, vêtu d’une chemise légèrement déboutonnée (chaleur oblige), short cargo blanc (mi-mollet), doté d’une paire de baskets blanches et d’un sourire éclatant qui vient s’attabler.
Pouvez-vous nous raconter l’histoire de votre marque, comment tout à commencer ?
Allëdjo est née le 31 mai 2018, cela fait maintenant 14 mois que la marque existe ! L’idée était de créer une marque qui soit le croisement de la mode et du voyage. Chaque collection est égale à une destination. Celle-ci se reflète à travers les imprimés, matières et couleurs que j’ai pu observer lors de mes séjours.
Quelle est la signification d’Allëdjo ?
Allëdjo, signifie voyageur en Yoruba (langue maternelle du fondateur). Je voulais montrer le coté nomade de la marque, une marque toujours en mouvement. « Les gens vivent, vont et viennent ». Nous sommes ici pour célébrer les cultures du monde.
Quel est votre processus de création et comment parvenez-vous à développer une collection ?
Mes collections sont rythmées par mes voyages. Il faut que les destinations m’inspirent et que les lieux m’aient marqué. Mon but est donc de retranscrire l’essence de mes voyages à travers mes créations. Tout d’abord, je travaille à partir des énergies que je reçois des villes que j’arpente. J’ai besoin d’être en totale symbiose avec la ville et m’imprégner pleinement de la culture locale. Je me documente et parcours tous les recoins de la ville. Je travaille ensuite à partir de moodboards, composé exclusivement de photos prise par mes soins. Puis, j’effectue des recherches complémentaires sur Internet, dans les archives et la presse pour peaufiner la collection.
Quelle a été la dernière destination en date qui a fait l’objet d’une collection ?
L’année de lancement d’Allëdjo était autour de la ville de Marrakech. Cette année c’est autour de Dakar. La prochaine collection sera autour d’une nouvelle destination qui promet des surprises (sourire en coin). Je ne peux rien dire pour le moment mais j’ai hâte de mettre en forme cette collection.
Quelle est la pièce phare de la collection actuelle ?
Je dirai le « TOL SET » : un ensemble en soie blanche avec des imprimés en feuilles de bananier vertes. C’est une pièce qui représente assez bien Allëdjo. Tout d’abord son appellation « TOL » qui signifie en wolof* jardin, rappelle subtilement l’idée du voyage. Ensuite, j’aime beaucoup le mélange du vert et du blanc en particulier le vert. À travers mon voyage à Dakar, j’ai découvert l’importance des couleurs « fortes » et « vivantes » sur les vêtements, d’où m’est venu l’inspiration.
Quel est l’aspect le plus difficile dans votre métier ?
La taille de la structure m’oblige à redoubler d’effort et d’attention. Allëdjo est une jeune marque, avec une équipe réduite. Je dois donc avoir un regard sur tout et ce à chaque étape de développement. La polyvalence est le maître-mot ! C’est très challenging d’être sur tous les fronts, car cela nécessite beaucoup de temps de travail, mais c’est une véritable passion pour moi donc je ne vois que l’aspect positif. Je dois dire que c’est super formateur, cela m’oblige à monter en compétence dans des domaines qui m’étaient totalement inconnus.
À qui s’adresse vos vêtements ?
Les vêtements Allëdjo sont unisexes. Ils s’adressent aux hommes et aux femmes qui sortent des sentiers battus. Des hommes qui cherchent une alternative à la chemise blanche, des femmes qui piochent dans le placard de l’homme moderne. Notre cible est éduqué et a un intérêt pour les cultures.
Qui serait l’égérie parfaite pour la marque et pourquoi ?
Le chanteur colombien Maluma. Il regroupe toutes les valeurs d’Allëdjo, il est très positif et parvient à merveille à rassembler toutes les nations autour de sa musique.
Où peut-on trouver vos créations ?
Mes collections sont disponibles exclusivement en ligne. Nous avons pour objectif de refaire des pop-up stores à Paris et peut être même ailleurs (sourire aux lèvres).
PLUS SUR ALLËDJO STUDIO :
*Sénégal